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ZONE PORTUAIRE DU TY-MOR

tymor20130215Entre la plaisance et la zone portuaire de Ty Mor, le port d’Hennebont n’est pas aussi assoupi qu’il en a l’air. Tour d’horizon de l’activité.

Enquête

Au XIX e , 325 navires entraient dans le port d’Hennebont chaque année. Aujourd’hui, une centaine de navires sont au mouillage et 50 bateaux remontent le Blavet pour y faire escale à la belle saison. Le havre de fond d’estuaire s’est assoupi. « Il dort depuis trente ans ! Il faut le réveiller », s’exclament les habitués du local de l’association des pêcheurs plaisanciers. L’association gère les mouillages au nom de la mairie et de la région. « Je pousse à fond pour dynamiser le port, affirme Pascal Baudouin, le président. Avec des pontons le long du quai de sable, on pourrait accueillir une quinzaine de navires dans de meilleures conditions qu’aujourd’hui. La remontée du Blavet est magnifique. Le centre-ville est actif. Plutôt que d’aller à Groix, les plaisanciers pourraient venir à Hennebont. »

Investir dans le port, la mairie y est toute disposée, mais, un imbroglio administratif empêche l’avancée du projet. « On ne sait pas à qui appartient le quai entre le pont Jehanne-La-Flamme et le viaduc », avoue Philippe Demarcy, l’adjoint en charge du port. L’élu préfère insister sur d’autres points : « Nous faisons venir des vieux gréements comme le Corto Maltese pour enjoliver le port et la municipalité s’est engagée à développer la zone portuaire de Ty Mor. »

Quatre chantiers navals

Classée zone urbaine industrielle et portuaire depuis 2007, la zone de Ty Mor abrite quatre chantiers navals. Billie Marine, le chantier le plus ancien, s’est installé rue du Cabotage en 1998. De quinze employés aux beaux jours de la construction navale, l’entreprise est passée à une équipe de quatre personnes. « La construction n’est plus rentable, explique Pierre-Marie Bernard, le directeur. On maintient l’activité en accueillant 140 navires sur les parkings et intervenant sur 500 navires par an. »

Recentré sur la rénovation, la manutention, le stockage, Billie Marine importe également le Multi 23, un multicoque « à la fois familial et sportif » qui s’écoule à quinze exemplaires chaque année en France.

Installé en 2009 à quelques mètres de la cale, Nathanaël Chauvin, de Nath Yachting, est spécialisé dans la rénovation de bateaux de caractère et dans la préparation de navires de course : « Ce n’est pas l’euphorie mais ça va. On a rénové une quinzaine de navires l’an dernier. Avec deux salariés et un indépendant, on se retrouve avec des surcharges de boulot, mais je ne peux pas prendre le risque d’embaucher. »

Un climat morose

Plus haut dans la zone de Kerandré, Renaud Delaporte est soucieux. Une petite vedette est en construction dans son Atelier du P’tit Morgat, mais son carnet de commandes est vide. « Tous les signes sont inquiétants. Je fais moins de constructions et de réparations. Les propriétaires font hiverner leur bateau moins longtemps. Je passerai 2013 mais l’avenir est incertain. Impossible d’investir dans ces conditions. »

Au bord du Blavet, Davy Beaudart, lui, est plutôt optimiste. « Le climat est morose, mais je propose des services simples à des prix attractifs, révèle le jeune repreneur de Nauty’Mor. Mon parking de stockage est plein et l’activité ne se porte pas trop mal. Lorient Agglomération investit à fond dans la plaisance. La rade est pleine. Je pense qu’Hennebont pourrait plus en profiter à condition de s’en donner les moyens. »