Depuis 1988, l’association des pêcheurs plaisanciers, forte de 193 foyers adhérents, avait en charge la gestion du port, via une convention qui la liait à la municipalité. Changement de donne à compter du 1e r janvier : les élus ont décidé de choisir un nouveau mode de gestion, la délégation de service public (DSP). Mais l’appel d’offres ayant été jugé infructueux, la Ville le reprend à son compte, en régie.
« Tout le monde y trouvait son compte »
Une situation qui n’est pas du tout du goût de l’association présidée par Pascal Baudouin qui, au lendemain d’une réunion de la commission portuaire, exprime ses craintes pour l’avenir. Elle s’étonne aussi de la « précipitation » des élus. « Si l’appel d’offres de la DSP n’est pas concluant, pourquoi ne pas poursuivre un temps avec la convention ? » Et les responsables de s’interroger : « Quand quelque chose fonctionne ? comme c’était aussi le cas pour le club d’aviron qui gérait le camping ?, pourquoi faut-il qu’ils cassent tout ? Tout le monde y trouvait son compte. »
Vers une augmentation des tarifs ?
Il y a trois décennies, on ne comptait qu’une trentaine de mouillages sur chaîne. Aujourd’hui, le port en dénombre 160. « Cela s’est fait petit à petit, des pontons ont été installés, la cale a été renforcée, un permanent embauché », rappelle le président. « Nous nous inscrivions dans cette dynamique de développement avec le projet d’un emploi supplémentaire à mi-temps ».
L’une des craintes exprimée en commission portuaire, qui n’a qu’un avis consultatif, concerne l’augmentation des tarifs. « Le recours à un prestataire, c’est forcément plus cher. C’est pour cela que nous avions déposé une offre pour la DSP. Avec nos bénévoles et notre permanent, nous faisions du port d’Hennebont le moins cher de la rade ! Nous avons finalement retiré notre offre : lors de trois rencontres avec la municipalité ? qui ne pouvait pas répondre à nos demandes, notamment en termes de locaux ?, elle nous demandait constamment des précisions que nous ne comprenions pas ».
« Un état d’esprit particulier »
« La gestion d’un port implique des contraintes et un état d’esprit particulier, la municipalité en a-t-elle conscience ? Sans le travail des bénévoles, 2,5 postes supplémentaires seront nécessaires », note le vice-président, Gérard Perron, ancien maire et membre de l’association depuis sa création. Les pêcheurs plaisanciers pointent l’absence actuelle de bateau et de personnel, car l’association garde son matériel et son permanent. « Qui ira récupérer le droit de place, notamment le week-end, sur les bateaux amarrés à une bouée ? Les occupations gratuites risquent de se multiplier… » En attendant, désabusés, les responsables ont décidé de se concentrer sur l’objectif premier de l’association, la défense des intérêts des usagers, et de se désengager de toutes les animations et manifestations. 2017 sera placé, pour les pêche
urs plaisanciers, sous le signe de la vigilance, pour qu’à terme le port ne se trouve en cale sèche faute de moyens et d’entretien…