Prochain permis côtier à compter du 15 janvier 2024

ATTENTION DANGER A LA BECQUERIE

Association Des Pêcheurs Plaisanciers
15 Rue Du Cabotage
56700 Hennebont

L’association des pêcheurs plaisanciers d’Hennebont qui va fêter les 40 années de sa création en 1983 et inaugurer la cale du Ty-Mor au nom de l’un de ces membres, disparu en 2022 « Alexis Vittoz », tient à vous faire part de son opposition au projet de stockage des boues toxiques draguées dans le port de Lorient sur le site de la Becquerie à Hennebont.

Avec ses 152 adhérents, l’association crée lors de l’installation de la chaîne mère entre le pont Jeanne La Flamme et le viaduc SNCF, a géré et entretenu les mouillages du port d’Hennebont jusqu’au 31 décembre 2021.

Fort de cette expérience et de la connaissance de ses adhérents de la partie estuarienne et fluviale du Blavet, ils ne comprennent pas le choix fait par Lorient Agglo avec l’appui de la municipalité d’Hennebont d’utiliser cette ancienne décharge (de mâchefer des forges puis des déchets divers), pour traiter puis stocker les boues de dragage polluées des ports de la rade.

L’argument principal utilisé dans le document soumis à enquête publique est l’utilisation de la voie navigable pour le transport des boues de dragage considérée comme plus « écologique » que le transport terrestre.

C’est oublier que cette partie restée naturelle du Blavet dont plusieurs secteurs sont classés Natura 2000, est un site exceptionnel utilisé pour la promenade et la pêche d’un nombre de plus en plus important de plaisanciers qu’ils soient pêcheurs ou simples visiteurs.

Bon nombre de nos adhérents ont une parfaite connaissance des atouts et contraintes du Blavet en particulier dans sa partie estuarienne.

Tout aménagement et modification d’un site naturel à des fins d’activités industrielles ou autres ne peuvent se faire sans respect de la législation en vigueur ni le respect des contraintes environnementales. Nous voudrions ici vous en rappeler quelques-unes qui n’apparaissent pas ou tout du moins sont sous estimées.

La partie du Blavet du pont Jehanne La Flame jusqu’au pont du Bonhomme est la partie maritime du canal du Blavet et est sous la responsabilité de la Région Bretagne. Elle fait donc partie des canaux bretons qui fait l’objet de toute la sollicitude, la préservation et la mise en valeur de ce patrimoine naturel de notre région.

Les efforts importants déployés pour le faire connaître et augmenter sa fréquentation doivent être pris en compte dans une étude d’impact d’un projet comme celui de la Becquerie.

Or, à aucun moment cette étude n’est présentée, ni même évoquée.

D’autre part, le Blavet est classé comme rivière poissonneuse et contenant des espèces protégées de poissons migrateurs comme le saumon, l’anguille ou l’alose. Les contraintes liées à cette règlementation n’est pas prise en compte dans l’étude de demande environnementale. On ne peut que s’étonner de cet oubli.

Le ponton prévu pour le déchargement des barges de transport des boues draguées n’est pas lui non plus accompagné d’une étude d’impact obligatoire pour ce genre d’infrastructure ni de demande d’autorisation d’occupation temporaire ou définitive du domaine public de l’état.

Nous avons découvert dans le dossier soumis à l’enquête publique, un croquis représentant ce ponton de 50 m de long et 8 m de large pouvant supporter des engins de levage et de transport des matériaux.

Avec les dimensions connues du ponton, son positionnement dans le lit du canal, l’emplacement prévu de la barge de transport, nous avons effectué une simulation qui montre une infrastructure barrant la voie navigable à 50 % à la marée haute et entièrement à marée basse.

Or la législation des canaux précise bien que toute entrave à la navigation soit interdite ou tout du moins soumise à autorisation temporaire faisant l’objet d’une signalétique appropriée.

« Cette autorisation est délivrée à titre temporaire, précaire et révocable, moyennant en général une redevance ».

« Nul ne peut occuper une dépendance du domaine public d’une personne publique ou l’utiliser dans les limites dépassant le droit d’usage qui appartient à tous ».

Nous ne pouvons qu’être surpris qu’a aucun moment cette demande d’autorisation n’ait été faite ni étudiée par les services des voies navigables de la région.

Avec notre expérience de la gestion des mouillages du port d’Hennebont nous pouvons dire qu’un tel ouvrage est non seulement un obstacle à la navigation des bateaux de plaisance, de passagers, d’embarcations de loisirs sportifs comme les embarcations d’avirons ou canoës, mais constitue un obstacle pouvant retenir les objets flottants descendants avec le courant et le flot du Blavet surtout en période hivernale. A-t ’on pris en compte cet contrainte technique non négligeable?

En ce qui concerne l’association des pêcheurs plaisanciers, centre de formation agréé aux permis bateaux (côtier, hauturiers, eaux intérieures), l’espace d’évolution du bateau école utilisé par les candidats à ces permis se situe entre le pont de Locoyarn et le pont SNCF, c’est-à-dire dans l’espace occupé par le projet de ponton. Cette installation constitue donc une remise en cause de notre activité d’utilité publique reconnue par les affaires maritimes. Plus de 600 candidats reçus aux différents permis depuis l’agrément du centre de formation.

D’autre part, il est indiqué que pour l’accostage des barges, il est prévu de creuser une souille leur permettant de rester à flot à marée basse et leur permettant de manœuvrer après le déchargement des boues, or ces travaux doivent aussi être soumis à autorisation et étude d’impact. Qu’en est-il de ces demandes d’autorisation ? Fort de notre expérience de l’usage du Blavet, nous savons que la rivière charrie des sédiments venant de l’amont et qui se déposent dans le lit au contact de l’eau salée. Il nous faut ainsi nettoyer régulièrement la cale du Ty-mor pour permettre la mise à l’eau et mise à terre des bateaux entreposés dans les différents chantiers ou les terre-pleins prévus à cet effet. A aucun moment, il n’est fait mention de cette contrainte supplémentaire.

Enfin, concernant les risques d’invasion marine liées à l’élévation du niveau de la mer, le site international de simulation des terres inondées « climat central » prévoit qu’en 2030 le niveau des hautes mers (de + 1m) recouvriraient les ¾ des terres utilisées sur le site de la Becquerie pour le stockage des boues. Cette simulation utilisée par les communes littorales pour élaborer leur plan de prévention des risques d’immersions marines vient contredire les études faites lors de l’élaboration des PLU d’Hennebont et en application depuis 2021 (voir document joint).

L’association des pêcheurs plaisanciers demande donc que l’on prenne en compte les remarques de leurs adhérents, utilisateurs depuis des décennies de cette magnifique rivière qu’est le Blavet et que l’on arrête de l’utiliser pour y stocker les déchets des activités humaines des ports de Lorient. Ne peut-on pas utiliser l’obligation faite aux exploitants de carrières de remise en état après la fin de l’exploitation pour stocker ces boues de dragage après traitement à terre pour celles présentant des pollutions diverses ? « cf document joint).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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